Voyage aux Cyclades : Séjour à Tinos
"Je suis une des îles les moins connues des Cyclades". Voici ce que pourrait dire Tinos, qui est pourtant la 3ème île la plus grande de l'archipel, ... et c'est ce qui fait tout son charme !
Au cœur de la mer Egée, entourée des îles voisines d’Andros, Syros, Mykonos, ou encore Delos, (que l’on croit toutes pouvoir toucher par beau temps), l'île de Tinos aime cultiver son authenticité et ses traditions, et ses habitants aiment la surnommer l’«anti- Mykonos ».
Tinos, un des plus importants lieux de pèlerinage de la Grèce depuis l'antiquité
Pour les grecs, Tinos est avant tout 'l'île de la vierge", et le lieu d’un des plus grands pèlerinages orthodoxe annuel de tout le pays. Le 15 août, ce sont plusieurs milliers de pèlerins orthodoxes qui affluent de toute la méditerranée et de plus loin encore, pour venir célébrer la Vierge Marie. Une foule compacte, pressée de monter du port jusqu’à l’église The Church of Panagia Evangelistria, à genoux même parfois !
Les rituels qui entourent ces festivités sont directement inspirés de ceux de l’antiquité gréco-romaine.
Car Tinos, comme sa voisine Delos, fut un lieu de pèlerinage dès l’antiquité. Toutes les forces de la nature y sont sacralisées. C’est l’île de Poseidon, dieu de la mer, qui fait scintiller l’océan de ses reflets bleu et vert et sur lequel Tinos offre des points de vue spectaculaires.
Le Meltem, vent des cyclades et du mois d'août, est chez lui à Tinos !
La mythologie fait également de l’île la résidence d’Eole, fils de Poseidon et dieu des vents, qui règne ici en maitre. Un vent bénéfique, qui ébouriffe et nettoie tout, offrant des couleurs lumineuses au paysage et permettant de ne pas souffrir de la chaleur en été. Tinos est située dans le couloir où circule le fameux meltemi, le vent du nord des étés cycladiques. Cela s'applique particulièrement au mois d'août (rarement à d'autres périodes).
Mais, contrairement à sa voisine Mykonos, elle préfère les pigeonniers aux moulins à vent ! Ce sont plus de 1000 pigeonniers à l’architecture ciselée qui décorent les collines arides cultivées en terrasses et dont la tradition remonte à la domination vénitienne. Ils sont devenus l’emblème de l’île.
Tinos, île des Cyclades protégée, à la nature abrupte et intacte
Ce sont peut-être ses traditions, ainsi que l’obligation de construire dans le style local, qui ont protégé l’île du tourisme tel qu’il est pratiqué sur d’autres îles, à quelques kilomètres de là.
Beaucoup de voyageurs éliminent Tinos de leur parcours, imaginant y trouver un tourisme religieux fanatique. Il n’en est rien. En réalité, Tinos regorge de sites vierges somptueux où s’expose une nature parfois calme, parfois aride, souvent brute et spectaculaire, et où l’on se perdra entre sentiers rocheux, plages immaculées, pigeonniers, lauriers roses, terrasses, maquis et biquettes, moulins, chemins d’ardoise, églises, murs en pierres, grottes et falaises, …
Des villages de caractère et des artistes de renommée internationale
Tinos se distingue par un nombre impressionnant de petits villages, restés fidèles à leur passé et à leur histoire. Pour les amoureux des villages de caractère, Tinos est un enchantement. La sculpture et le marbre y sont omniprésents (ces marbres blanc et vert de Tinos, qu’on retrouve notamment au Musée du Louvre et à Buckingham Palace). Car Tinos est aussi île d’arts et de culture. Les Tiniotes travaillent le marbre depuis l'Antiquité. De grands artistes grecs y sont nés et l’île dispose d'un magnifique musée du marbre à Pyrgos, le Musée de l'Artisanat du Marbre qui présente la continuité du patrimoine de la sculpture cycladique et trace le parcours de l'histoire du marbre en Grèce. Dans le Musée Municipal Kostas Tsoklis, l'artiste lui-même présente chaque été différentes périodes de son parcours artistique.
Mais surtout, ce qui fait le charme de Tinos, c’est son rythme, ses villages et ses habitants...
Même en plein été, les nombreux villages traditionnels semblent vivre ici au rythme d’une tranquille arrière-saison. Calme, jusqu'au mois d’août lorsque tout affiche complet et que chaque village célèbre sa fête (fète religieuse bien sûr, mais aussi fète du village, fète du miel, de l’origan ou de la pèche…) l’île a gardé une simplicité, une bonhommie, et un optimisme qui la rendent terriblement attachante.
Les plages ne manquent pas. En plein été, elles ne sont pas surchargées et l’on pourra choisir entre sable, galets, rochers, rouleaux, ou pas …
Les randonneurs ou plus simplement, ceux qui souhaitent marcher et découvrir la campagne à pied, ne seront pas en reste avec de nombreux sentiers de randonnées balisés par les pigeonniers blanchis à la chaux.
Si le port principal, Chora, n’a, à priori, rien de particulier lorsqu’on y arrive pour la première fois, c’est ensuite son coté paisible et simple, agrémenté de ses boutiques de bondieuseries, de ses tavernes et restaurants qui le rendent si sympathique. Même le pélican Marcos ne s’y est pas trompé, qui a élu domicile chez le poissonnier !
Il faut dire que les commerçants, tout comme les habitants de Tinos sont particulièrement accueillants et amicaux.
... Et sa cuisine et ses produits locaux, délicieux !
Dans un des nombreux villages de Tinos, que ce soit à flanc de montagne ou au bord de l’eau, déjeuner, prendre un ouzo et gouter aux spécialités locales est un régal. Tinos a de quoi largement enchanter les gourmets et dispose d’ailleurs d’excellentes tavernes ! Les spécialités sont réalisés à partir de produits locaux, souvent bios, et elles sont dignes de l’île : savoureuses et sincères !
Un séjour à Tinos s'intègre parfaitement lors d'un voyage dans les cyclades. Syros et Mykonos ne sont qu'à quelques dizaines de minutes en ferry, ce qui permet de nombreuses combinaisons.
Cette article est la propriété de © Loin de la Foule, agence de voyages spécialiste des voyages sur mesure en Grèce.
Crédit photos @Loin de la Foule & Tinos Tourism Board